Non, Edouard Fritch ne vous incite pas (encore) à investir dans Bitcoin et les crypto !
Retour aujourd'hui sur une arnaque aussi classique qu'efficace, dite « au faux article de presse », dont le président de Polynésie Française Edouard Fritch est l'acteur involontaire.
L'objectif de cette escroquerie plus fréquente et ancienne qu'on ne l'imagine : faire croire au lecteur un peu trop naïf ou étourdi qu'une célébrité, ou un responsable politique en l'occurrence, présente une opportunité financière « à ne pas rater », afin de le rediriger sur un site douteux où il risquera d'être victime du siphonnage de ses fonds, voire pire.
Profitons de l'occasion pour décortiquer les mécanismes à l'œuvre derrière ce type d'arnaque, de manière à vous rendre plus difficile à piéger !

Escroquerie à l'investissement via faux article de presse : Petite histoire d'une grosse arnaque
Dans notre société fondée sur l'information en temps réel et animée par une multitude de supports de presse et d'actualité, il n'a jamais été aussi simple de duper les spectateurs/lecteurs.
A la clef, les fameuses « fake news », mais également plus grave encore, de véritables arnaques dont l'objectif n'est pas seulement de désinformer le public mais de l'escroquer, très littéralement, en s'attaquant à ses finances.
Les malfrats n'ont que l'embarras du choix et, pour le plus grand malheur du grand public, la plupart des pièges les plus efficaces ne nécessitent que très peu de compétences ou de moyens.
Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, la recette est des plus simples et ne nécessitera qu'une heure ou deux de travail et quelques centaines de dollars pour être mise en place.
Une « arnaque low cost », pourtant de nature à rapporter très gros à ses auteurs.
Dans l'escroquerie au faux site d'actualité, puisque c'est d'elle dont on parle aujourd'hui, la recette est ainsi d'une simplicité déconcertante. Il ne sera pas question dans cet article de l'expliquer en détail pour des raisons évidentes, mais considérez qu'en moins d'un demi-journée de travail, les escrocs disposeront :
D'un site Internet, clone d'un organe de presse respectable existant depuis longtemps, impossible à relier à l'identité des auteurs
Calibré pour mettre en avant un contenu en particulier
Assorti de « Titres-choc », avec des mots choisis pour parler aux fonctions primaires du cerveau du lecteur, plutôt qu'à son intelligence (« scandale », « révélation », « Il dévoile tout », etc.)
Prêt à être diffusé via des « publications sponsorisées » sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier
Renvoyant exclusivement à une fausse plateforme d'investissement, cette dernière représentant le véritable piège, le faux site d'actu n'étant que l'appât.
Le fameux « contenu particulier », sous la forme d'un article semblant correspondre aux normes de la presse traditionnelle, répond quand à lui également à des standards universels :
Il met en scène une célébrité, un politique, un homme d'affaires
qui présente une plateforme d'investissement, une opportunité d'affaires, un service innovant
avec des photos volées sur d'autres articles ou contenus, officiels eux,
l'unique lien présent dans l'article renvoie à la plateforme vantée dans l'article
Comme indiqué plus tôt, cette arnaque n'est pas nouvelle, et existe en réalité presque depuis aussi longtemps qu'Internet, même si sa forme s'est nettement sophistiquée avec les années.
Par ailleurs, les « opportunités d'investissements » ont longtemps porté sur les diamants, les matières premières, le Forex, les Options Binaires, avant d'être largement remplacées ces dernières années par Bitcoin et les cryptomonnaies.
Un bon exemple ci dessous :
Le journal de référence le Monde s'en faisait écho en févier 2020, un faux article publié sur un clone du journal présentant un « investissement » de l'homme d'affaire et fondateur de l'opérateur Free Xavier Niel se révélait évidemment mensonger, à tout les points de vue.
En l'occurrence la plateforme d'escroquerie était baptisée « Bitcoin Evolution », mais partez d'un principe simple : la menace est protéiforme (elle est très agile et s'adapte en permanence) et les escrocs disposent de centaines de noms de domaines et de services d'investissement à « remettre sur le marché », une fois l'article et la plateforme mis hors ligne (ce qui arrive, soit quand les autorités/providers de services Internet ont réagi, soit quand les escrocs considèrent qu'ils peuvent lever le camp et disparaitre en effaçant leurs traces).

Notez « l'accroche » poussant le lecteur à venir consulter l'article : Une miniature laissant entendre le décès de Xavier Niel.

Ce qui illustre un des points évoqués plus haut : la mise en avant d'un « titre-choc », pour inciter au clic mécanique, plutôt qu'à la réflexion, avec un véritable succès : alors que l'article frauduleux n'a lui-même RIEN A VOIR avec la disparition de Niel, mais présente un service d'investissement, cela n'empêchera pas des centaines de victimes de continuer à foncer tête baissée dans le piège.
Un autre constat s'impose : si bien souvent les arnaques à grandes échelles sont commises dans un langage approximatif et présentent des finitions grossières, ce type d'escroquerie en particulier inquiète par sa relative qualité formelle. La langue est maitrisée, pas ou p